La pose du port-a-cath

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Tant de souffrance. Juste horrible la mise en place du port-a-cath. Loin d'être une chochotte, j'ai craqué car le moment dans la salle d'opération m'était trop pénible. J'imagine que la sensation est très personnelle, que chaque patient le vit différemment.

Autant ma mastectomie est passée comme une lettre à la poste, car j'avais à peine réalisé ma présence dans la salle d'opération suite à l'anesthésie complète, autant l'intervention d'aujourd'hui me semblait une torture. L'intervention s'est faite en anesthésie locale. Cela veut dire que je « vivais » tout les vas-et-viens de l'équipe médicale, toute l'installation, les bruits, les gros engins qui m'entouraient,...
Les pressions sur le haut du corps m'étaient insupportables. Je me trouvais enfouie derrière les champs opératoires a m'effondrer, pendant que le chirurgien me demandait de me détendre.
« Vous me faites malllll »
« Vous avez vraiment mal ? Ou est-ce juste les pressions que vous sentez ? »
« Je sais juste que je ne me sens absolument pas bien ».....dur, dur.
Et pourtant, l'équipe a pris le temps de m'expliquer chaque étape de l'intervention.

Une infirmière m'avait proposé un casque 3D avec bruits zen et suite à cette proposition, j'avais refusé le calmant. A choisir, je préfère opter pour des alternatives plus douces. Voilà que le casque n'était pas chargé et du coup, impossible de le démarrer....si j'avais su, j'aurais probablement accepté le calmant.

Je m'effondrais à tel point, que l'infirmière a proposé un mini-break, le temps que je reprenne mes esprits et en m'expliquant que mon cerveau ne comprenait plus rien car l'anesthésie local dérègle le fonctionnement et surtout les ressentis. Je veux bien le croire...théoriquement. Néanmoins, l'infirmière connaissait son métier et agissait avec une grande douceur.

Merci pour ses mots doux et rassurants, vive la méditation et la prise de conscience de son souffle. J'ai quand-même appris quelques choses ces dernières années...toujours se recentrer sur sa respiration 🙂

En étant allongée sur la table d'opération, tout le parcours de l' « aventure de cacahuète » me passait à travers l'esprit, mes filles, ma vie des dernières années, etc. ....en me disant que le mal du moment n'est juste que le début de 5 mois min. d'autres maux. Mes accouchements sans péridurale étaient nettement moins douloureux. Avec un accouchement, on se tient forte car on ressent cette joie de rencontrer son bout-chou....ici, qu'est-ce qui aurait pu me motiver ? A part d'essayer de me convaincre que d'ici la fin de l'année tout ce schmilblick sera terminé?

Pendant près de 4 semaines après ma mastectomie, mon bras gauche retrouve son état normal. Voilà que mon bras droit manque de souplesse maintenant. On m'ôte un sein, on ajoute un port-a-cath,... j'ai complètement perdu le contrôle de mon corps. A ce stade-ci, il est vraiment difficile de me convaincre que mon corps s'en remettra.

A la fin de l'intervention, le médecin est venu me voir en "s'excusant" de la tournure que la mise en place a prise. J'ai fort apprécié ce geste humain.

Aussi, j'honore les infirmièr(e)s d'une médaille d'or pour leur empathie et leur bienveillance. Car tout compte fait, pour elle, une telle opération est chose courante ...et pourtant.

Tout le long de la journée, je n'ai pu que constater cette bienveillance de la part de strictement tout le personnel : de l'infirmière qui fait la prise de sang, du chirurgien, de l'infirmière-esthéticienne,...jusqu'aux brancardiers.

Je reviens à la maison avec une grande fatigue émotionelle et avec encore plein d'informations supplémentaires : sur la chute des cheveux, sur l'entretien du cuire chevelu, sur l'entretien des ongles, sur les remboursements, sur ce que je peux et ne peux pas faire suite à la mise en place du port-a-cath, avec encore des questions ouvertes car tout membre du personnel à sa spécialité...et grâce a ces questions ouvertes, je commence à me créer un bon carnet de numéro de téléphone de tout l'équipe 🤭

Ce soir, je me couche avec l'idée que je suis 1 jour plus proche de la fin de l' « aventure de cacahuète ».

La vie va 🙏